Rien que de prononcer le mot Provence, on sent déjà le soleil sur les collines, la brise légère qui caresse les vignes et le chant des cigales au loin. Un peu cliché ? Sans doute, mais la Provence, ce n’est pas seulement des cartes postales ou des étés éternels : c’est avant tout une terre de vin, célèbre pour ses rosés qui font rêver les tables d’été du monde entier. Et pourtant, réduire la région à cette seule couleur serait bien injuste : la Provence produit aussi des rouges structurés (comme le Mourvèdre de Bandol) et des blancs frais et minéraux, offrant un éventail de saveurs aussi varié que ses paysages.
Cette richesse viticole se lit à travers ses huit appellations d’origine protégée (AOP) – Côtes de Provence, Coteaux d’Aix-en-Provence, Coteaux Varois en Provence, Bandol, Cassis, Palette, Bellet et Pierrevert – ainsi que ses neuf indications géographiques protégées (IGP). Chaque appellation raconte un terroir, un climat, un style unique : des collines caillouteuses du Var aux coteaux escarpés de Cassis, des vallons ensoleillés d’Aix aux pentes alpines du Haut-Var, la diversité est incroyable.
Pour comprendre l’âme de ces vins, il faut remonter très loin dans le temps – environ 2 600 ans, lorsque les Phocéens, venus de Grèce, fondèrent Massalia, l’actuelle Marseille. Ces navigateurs apportèrent avec eux les premiers plants de vigne et le savoir-faire de la vinification méditerranéenne. Les vins de l’époque étaient à peine teintés : les raisins étaient foulés, mais le jus restait peu de temps en contact avec la peau, donnant des vins clairs, presque rosés avant l’heure. Cette méthode simple mais élégante a posé les bases du style provençal : des vins capables de refléter le terroir et la lumière du Sud.









